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LES DERNIERES ACTUALITES DE L'ASSOCIATION...
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CAHIER N°14
L'ASER sort un nouvel album ! Pas de démarche
ostensiblement commerciale : l'album s'appelle tout simplement "Cahier
de l'ASER n°14". Varié comme les icônes de sa
couverture, il explore une quinzaine de sujets, patiemment,
minutieusement, avec un œil redoutablement acéré et
une plume itou. Le ton est donné d'entrée par Virginie
Riou qui nous convainc que Mazaugues possède plus de trois
Monuments aux Morts. Etonnant ! Philippe Hameau enchaîne sur le
même rythme et nous entraîne –osons le jeu de mots-
dans le parcours Imno-bile du crew dtz. Puis s'amorce crescendo le
chant des "pots-cibles" avec le vibrant recueil de François
Carrazé des formes céramiques destinées à
la production et la consommation de l'huile. "Bagatelle" est une petite
merveille : Farida Mazhoud et Yvan Cavelier multiplient les
sépultures médiévales de Châteauvert comme
à l'envie. Jacques Bérato revient sur un thème
terriblement d'actualité, la récupération, et fait
nos délices en le modulant à l'Antique. De sa lointaine
Corée, Sam Yong Choi nous enchante avec un sublime inventaire
raisonné de l'outillage en os du Vieux-Mounoï. Enfin, le
morceau tant attendu : le dernier volet de la trilogie
saint-ludovicienne par Marcel Morel. Trente pages de bonheur pur ! Puis
une petite perle : la poix de Pin Vert par Françoise Laurier.
Trois temps et trois mouvements ensuite, tout en blanc : la
glacière de Barjols par Bernard Romagnan, la subtile
"débite" aux glacières de Strasbourg par Cédric
Rey et l'exotique glacière de Cordoue par Guadalupe Pizzaro.
Jean-Joseph Blanc conclut cet opéra scientifique et rock par la
fabuleuse bibliographie d'un quart de siècle en géologie
varoise. Fini l'album ? Non, trois acrostiches pour prolonger
l'émerveillement : Gilles Godefroid aux coquillages et 'Ada
Acovitsioti-Hameau à la glace et au canal de Sainte-Croix.
Comprenons-le. Tout ceci est plus que du bénévolat, c'est
du professionnalisme sans rémunération. Et les accents de
chacun sont soutenus par Béatrice et Gérard Wagner aux
claviers et Cédric Rey sur Illustrator. Oui, vraiment, le Cahier
de l'ASER n°14 est un album in-con-tour-na-ble. S'il avait
existé plus tôt, le grand Jacques Lacan aurait
certainement préféré publier son analyse du crime
paranoïaque des sœurs Papin dans le Cahier de l'ASER. Mais
ce Cahier n'existait pas encore. Il s'est fait attendre : pour notre
plus grand plaisir.
Extrait de La Roque & Forc', juillet 2005
nota : Jacques Lacan fut obligé de se contenter de la revue surréaliste "Minotaure" de 1933 : un pis aller.
CÔTE COLLINE
pratiques et constructions de l'espace sylvopastoral en Centre-Var
'Ada Acovitsioti-Hameau
S'il est bien un ouvrage qu'il faut avoir chez soi, c'est
celui-ci. Dès que vous quittez votre village, dès que
vous vous écartez des plaines cultivées, des structures
en pierres parsèment l'espace et cet ouvrage vous permet de les
lire et de les traduire, et bien plus encore. Laissons l'auteur en
donner un rapide résumé.
En Provence intérieure, les collines sont des espaces non
cultivés qui fournissent des biens matériels
(combustible, matériaux de construction, herbes, gibier) et
remplissent des fonction immatérielles (limites,
ritualité, jeux de loisirs). On rend compte ici de ces divers
usages en réperto-riant et en interprétant les traces
laissées par l'homme. L'étude des constructions dans
leurs divers contextes (environnemental, historique, technique et
humain) permet d'un côté, de comprendre les besoins,
enjeux et mentalités qui les ont mis en place et de l'autre
côté, d'évaluer la part des facteurs qui
sous-tendent leur maintien ou leur disparition. Mesurer la profondeur
historique et la persistance de certains concepts et principes permet,
par la suite, de reconnaître dans la "colline" un
élément-clé de l'identité locale.
40 €
uniquement sur commande auprès des :
Publications de l'Université de Provence
29 avenue Robert Schuman
13621 Aix-en-Provence cedex 1
chèque à l'ordre de M le Régisseur des Publications
LE CHANT DE FOIRE
Mieux que Bianca Castafiore, le rossignol milanais, Céline Barcaroli, la grive mazauguaise
La sixième Foire à la Glace (2
février 2005) s'est déroulée sous un climat des
plus sereins : beau temps ce jour-là, chutes de neige le
lendemain ! Après tant de préparatifs, quel soulagement
de voir que le temps était avec nous. Les indicateurs de la
bonne fréquentation de la manifestation sont là : 561
entrées au Musée, 80 personnes pour les
conférences, 60 personnes pour le concert. Car cette
année, la Foire était sous le signe de la musique :
Céline Barcaroli pour le chant lyrique sur le thème du
froid avec Emilie Auger au piano, présentées par Olivier
Dalmasso.
Avant cela, notons la traditionnelle descente des porteurs de glace
(Gérard et Marcel) depuis les hauteurs de la Sainte-Baume, et
leur approvisionnement de nos stands concurrencé par la
charrette des "Glacières du Littoral" (Laura et Guy du SIVU de
la Loube). Le stand de Mr Marcel est toujours pris d'assaut. Les plus
jeunes sont toujours émerveillés de pouvoir confectionner
une "main de glace" avec "le Professeur" Cédric Rey. Pour
obtenir son Brevet d'Aptitude au métier de Glacier, il fallait
faire la dictée concoctée par Philippe Hameau (ah, les
isohypses !) et répondre au questionnaire élaboré
par Danielle Giboulet. Ce jour-là "France-Bleue Provence"
organisait son "Jeu de la cabine" à Mazaugues. A noter aussi,
une très belle exposition par le Bonsaï-Club de Mazaugues
présidé par Philippe Ardanny. Madame Josette Pons,
députée du Var, nous faisait l'honneur d'une visite en
fin de matinée, accompagnée de Gérard Fabre et de
Jean-Paul Caporali.
Merci à toutes les autres petites mains qui ont collaboré
: Pierre Flutte, Eugénie Hameau, Béatrice Wagner,
Loïc et Hervé, Virginie Riou, Jérémie Wagner
…
Dictée
La forêt de la Sainte-Baume
Toute
description que d'aucuns pourront faire de la forêt de la
Sainte-Baume restera toujours au-dessous de la réalité,
dit-on, et c'est l'exacte vérité. C'est par un hasard
miraculeux qu'elle est restée une forêt vierge, unique en
France : elle compte un peu plus de 138 hectares et appartient à
l'Etat. Protégée par la gigantesque muraille de la
Sainte-Baume, à l'isohypse des 700 mètres, elle
présente le chaos le plus inextricable qui se puisse rêver.
La forêt renferme nombre
de chênes et hêtres et l'on assure que plusieurs ont de
1500 à 2000 ans. Les autres arbres sont le tilleul, le
mélèze, le frêne, le sycomore, le cornouiller,
l'érable, le peuplier, le micocoulier, etc., mais l'arbre
symbolique de cette forêt est l'if.
A partir des "Guides Illustrés de Provence", 1935, La Sainte-Baume et sa région.
CHERCHEURS, PETITS ET GRANDS
La Maison de l'Archéologie n'est pas simplement le
lieu de dépôt du mobilier ancien exhumé lors des
divers chantiers de fouilles dans le Centre-Var. Elle est aussi un
centre de travail et de formation des étudiants qui
désirent appréhender la réalité du terrain,
qu'il soit archéologique ou ethnologique. Ils trouvent là
les outils nécessaires pour mettre en place une étude
(informatique, Internet, bibliothèque) et un hébergement
correct (lits, douches, cuisines). Autant que faire se peut, l'ASER,
par des contrats avec les organismes demandeurs d'un projet,
réussit à leur éviter les principaux frais
d'alimentation et/ou de déplacement. Une seule exigence de la
part des responsables du Dépôt, Philippe et 'Ada : tenir
les lieux propres et gérer correctement les achats
éventuels. Aucun problème cette année encore
où de nombreux étudiants sont passés par la Maison
de l'Archéologie pour des séjours plus ou moins longs.
Signalons les travaux les plus significatifs :
• Le projet "réseau des Musées et Jardins" :
stage au sein d'institutions patrimoniales, travail dans le cadre de
l'intercommunalité en relation avec un organisme de gestion du
tourisme et des associations locales
Nathalie Bozzetti, Julien Buzenet, Fanny Casanelli d'Istria, Teresa
Cruz, Frédéric Daver, Cyril Laudanski, Philippe Rosini et
Grégory Vard (Université de Nice-Sophia Antipolis) :
stage de 4 semaines
• Le Plan Saint-Jean (Brignoles) : étude du mobilier
céramique et de la faune du site en vue d'une thèse sur
le Néolithique final en Provence
Jessie Cauliez et Emilie Blaise (Université de Provence) : nombreuses séances
• "Les graffiti de l'ombre : écrire l'espace et le
temps en prison" : montage d'une exposition à la Maison de
l'Archéologie, suivi d'un travail d'enquêtes orales sur la
Saint-Eloi à Signes
Frédérique Guyader, Coline Morice, Ingrid Rochas et
Chloé Rosati (Université de Nice-Sophia Antipolis) :
stage de 15 jours
• Les membres d'une battue au sanglier (Le Val) : mémoire de Maîtrise
Grégory Bouveret (Université de Nice-Sophia Antipolis) : plusieurs week-ends
• "Préfiguration de la Maison des Parfums" : montage
d'une exposition sur les plantes aromatiques pour le projet du domaine
de Châteaurenard (Le Val)
Kornilia Chatzimasoura (Université de Provence) : 4 mois de salaire
• Accueil au Musée de la Glace : en remplacement de Cédric Rey, en vacances en juillet
Diane Pacifico (Université de Nice-Sophia Antipolis) : 1 mois de salaire
On ne saurait oublier les autres, jeunes et un peu moins jeunes, qui
font que la Maison de l'Archéologie est un lieu d'étude
et d'échanges, et l'ASER une association qui s'efforce de mettre
en valeur le travail de chacun. Ce sont : Aurélia Lombardi
(stage en entreprise, en 4ème du Collège de Barjols),
Sandrine Truchi (conférence à la chapelle Saint-Michel),
Virginie Riou et Guadaluppe Pizzaro (articles dans le Cahier de
l'ASER), Céline Barcaroli et Emilie Auger (concert lors de la
Foire à la Glace), Gilles Godefroid et Olivier Dalmasso (petits
travaux d'entretien des locaux), etc.
Colloque international
16, 17 et 18 Juillet 2005
Animaux peints et gravés : de la forme au signe
Le bestiaire dans les expressions graphiques post-paléolithiques en Méditerranée occidentale
• Colloque organisé par le L.A.M.I.C.
(Laboratoire d'Anthropologie "Mémoire, Identité et Cognition Sociale")
• avec le soutien
de l'Université de Nice-Sophia Antipolis
de la Communauté des Communes "Comté de Provence"
des Communes de Carcès, Châteauvert, Mazaugues, Tourves et Le Val
de l'association ASER du Centre-Var
• et l'aide
de l'Association d'Histoire Populaire Tourvaine
et de la Médiathèque Montmajour de Le Val
Pour
ce colloque soutenu d'un point de vue logistique par notre association,
le thème choisi était les repré-sentations animales, gravées ou
peintes, sur les parois, les rochers ou les murs. Seule exigence : que
ces figures soient postérieures au Paléolithique, c'est-à-dire au grand
art animalier du Würm (exit Cosquer, Chauvet ou Lascaux). Nous avons
finalement débattu sur des corpus très intéressants : quadrupèdes du
Proche-Orient, girafes et fauves du Sahara, bouquetins de Savoie,
cervidés du Bassin Parisien ou d'Espagne, bovidés des Alpes, etc. Les
périodes historiques ont été sollicitées : graffiti des églises du nord
de la France, gravures de berger au pied du Bégo, etc. Certains
ensembles peints ou gravés se sont révélés très singuliers : fines
gravures de Cerdagne, dalle gravée de Youf Eheket en Algérie ou bien
stèles à bec de rapace en Tur-quie. Le colloque a aussi été l'occasion
de faire connaître des actions de sauvegarde et de valorisation de
quelques sites : parc national de Jbel Sarhro au Maroc, parc culturel
du rio Martin, etc. Il est impossible de tout dire ici car le contenu
des communications et des échanges était dense.
Ces trois jours ont
aussi été le prétexte pour se connaître et s'apprécier, pour
s'interroger sur nos respon-sabilités respectives, de chercheurs et
d'amateurs, quant à la préservation des sites. Et à ce titre, François
Soleilhavoup, Président de la séance du lundi après-midi, a proposé que
soit votée une motion : les congressistes, à l'unanimité, demandent
que des mesures soient prises pour une fermeture du beau mais dégradé
abri A des Eissartènes. Deux visites sur le terrain se sont
effectivement déroulées, les cavités centrales des gorges du Carami à
Tourves et le fameux abri A au Val, qui ont permis à tous d'appréhender
la réalité des sites.
Nous avions opté pour un colloque itinérant,
plus difficile à gérer mais destiné à faire connaître la diversité de
nos paysages et de nos villages. Cinq communes se sont prêtées au jeu
que nous remercions. Il y a eu quel-ques temps forts gastronomiques :
le buffet d'introduction confectionné par les Amis de la Cuisine
Proven-çale, le vin de romarin de Virginie Riou et les sorbets à la
lavande de Gilles Godefroid (alias Mr Marcel), la soupe au pistou à
Châteauvert. C'est aussi cela un congrès. Et rien de ceci n'aurait été
possible sans l'aide des membres de l'ASER : Iluminada Autret, Daniel
et Marie Vaillant, Gérard et Béatrice Wagner, José Tomas, Marie-Rose
Quadruppani, Yves et Régine Durand, Danielle Giboulet et Pierre Flutte,
Madeleine Goulle, Gilles Godefroid, Virginie Riou, Olivier Dalmasso,
Eugénie Hameau, Jean Mazet, Jean Nicod, Jean-Joseph et Laure Blanc,
Alain Morisset, Philippe Jovignot et Renée Bettarel, Georges et
Marianne Dumartheray, Christian et Mireille Deruelle, Christian
Murazzano, Raoul Decugis, Henri Lebreton et Claude Arnaud.
VEILLEE BIOGRAPHIQUE
Qu'est-ce qui unit Emile Combes, Louise Michel, Albert Einstein et
Jean-Paul Sartre ? : 1905, bien sûr. Le premier fait voter la loi
dite de séparation de l'Eglise et de l'Etat. La seconde
présente une conférence à Brignoles sur le
socialisme. Le troisième écrit son premier article sur la
relativité. Le quatrième naît tout simplement. Un
siècle après, Marcel Morel en a fait le sujet d'une
très agréable veillée à la chapelle
Saint-Michel : une sorte de café philosophique où l'on
buvait du rosé en écoutant l'ami distiller ses
connaissances et sortir de bons mots. Les chaises étaient
placées en cercle sur le parvis. Les guitares de
Jérémie et Gérard Wagner entrecoupaient
agréablement le discours. Un bon moment …
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